À une époque où les écrans sont omniprésents avec les tablettes, téléphones et ordinateurs, quelle place le livre occupe-t-il encore ? Pourrait-on craindre qu’il soit devenu caduc et qu’il soit remplaçable ? Ce n’est pas certain. Il n’est qu’à voir l’attachement qu’on lui porte et le mal qu’on a à s’en débarrasser pour comprendre qu’entre le livre et nous un lien fort s’est créé depuis des siècles. 

Mathilde Jamain et Denis Gombert se sont questionnés sur ce qui fait la spécificité de l’objet-livre. Pourquoi résiste-t-il aux modes et au temps ? Qu’est-ce que cet objet a de si particulier ? Qu’est-ce qui nous lie à lui ? Le Livre est un livre est un livre propose de dépasser le rôle du livre comme simple support d’écriture ou vecteur de contenus pour s’interroger sur ce qu’il est vraiment. Au fond, c’est quoi un livre ? 

Pour Mathilde et Denis, un livre, c’est d’abord un objet fabriqué à partir d’éléments tirés de la nature, des fibres végétales, une peau de mouton ou de l’écorce de bois. Objet vivant, le livre est à la fois robuste et fragile. Un livre, c’est aussi un objet qui s’articule comme un corps. Il s’ouvre comme on ouvre ses bras et possède un dos, une coiffe, des nerfs ... Et puis un livre, au départ, c’est constitué d’espaces vierges: les pages. Un livre c’est comme une maison vide que les mots et les images viendraient meubler pour faire apparaître du sens et nous faire voyager. Le livre est un instrument magique qui prend vie lorsqu’on l’ouvre et nous laisse revenir à notre vie dès qu’on le ferme. C’est par l’action du lecteur que le livre révèle son véritable pouvoir, celui de nous conduire au pays de la connaissance ou au royaume des histoires. 

Le Livre est un livre est un livre est une invitation à la lecture. En questionnant le livre comme objet et vecteur d’imaginaire, il en révèle la nature profonde : créer un espace de liberté. 

S’il y a un livre à faire lire à celui qui ne lit pas, c’est bien ce livre-là.